Jean-Marie Le Pen prend son électorat à rebrousse-voile. Le FN se garde bien de lancer une croisade contre le port du foulard islamique. Pas question pour lui d'une loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans les écoles et les administrations : «Le problème ce n'est pas le voile mais la masse grandissante et incontrôlée de l'immigration étrangère», a coutume d'assener Jean-Marie Le Pen. Manière de dire, en creux, que plus les électeurs verront de voile dans la rue, plus ils auront conscience de l'«invasion» musulmane. Et se tourneront vers le FN.
Médaille. Autre raison à l'hostilité du FN à une loi : celle-ci concernerait aussi les signes de la religion catholique. «Je ne voudrais pas tomber entre les mains de laïcistes extrémistes qui interdiraient à mon enfant d'aller à l'école avec sa médaille de baptême. Je ne suis pas contre le port de signes religieux qui ne sont pas ostensibles», a récemment affirmé Marine Le Pen, tête de liste (FN) aux régionales en Ile-de-France. Et, pour une fois, Bernard Antony, chef de file des catholiques traditionalistes, se retrouve sur la même ligne que la fille Le Pen. Une loi, dit-il, signifierait «imposer une société laïque, revenant à interdire, selon le vieil idéal totalitaire, jacobin et maçonnique, tout enseignement et toute expression publique du catholicisme [...] Sous le prétexte d'interdire le voile à l'école aux jeunes musulmanes, ce sont en fait les signes de la présence chrétienne que l'on veut effacer. La mano