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Libération

Chirac à Sarkozy: mauvais baisers de Tunis

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publié le 6 décembre 2003 à 2h13

Quelques phrases pour en effacer d'autres. En voyage en Tunisie, Jacques Chirac s'est élevé vendredi contre la «discrimination» subie par les enfants d'immigrés en France. Une envolée présidentielle cherchant à faire d'une pierre deux coups : d'une part, tenter de faire oublier ses propos de mercredi lorsqu'il avait dit que «le premier des droits de l'Homme, c'est manger, être soigné, recevoir une éducation», provoquant le tollé des opposants au régime de Ben Ali et des organisations des droits de l'Homme. D'autre part, tacler, depuis l'autre côté de la Méditerranée, l'engagement de Nicolas Sarkozy en faveur de la «discrimination positive», un principe que Jacques Chirac a jugé «pas convenable».

«Nous avions en France, il y a trente ans, beaucoup plus de hauts fonctionnaires civils et militaires, notamment des préfets, qui étaient d'origine arabe et musulmane, que nous n'en avons aujourd'hui alors que la population musulmane a considérablement augmenté», a constaté le Président de la République lors d'un débat avec une cinquantaine d'élèves de première et de terminale du lycée franco-tunisien Pierre-Mendès-France.

«Pas convenable». «A partir de là, faut-il parler de discrimination ? Oui, a-t-il poursuivi, mais elle est négative et elle n'a pas été volontaire, ça n'a pas été du tout une politique, ça a été une espèce de constatation à laquelle je m'efforce de répondre.» Ajoutant que la discrimination positive ­ «c'est-à-dire nommer des gens en fonction de leur origine» ­ «n'est