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Libération

Interruption involontaire de grossesse: Perben jette l'éponge

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Devant le tollé, Raffarin a insisté pour qu'il abandonne l'amendement Garraud.
publié le 6 décembre 2003 à 2h13

Après avoir grignoté son chapeau, Dominique Perben le mange tout cru. Vendredi, sur Europe 1, le ministre de la Justice a déclaré qu'il lui paraissait «préférable d'abandonner» l'amendement Garraud créant un délit d'interruption involontaire de grossesse alors qu'il y a quelques jours, il envisageait seulement de le «réécrire». En «accord» avec Jean-Pierre Raffarin ­ sur son insistance, selon une source gouvernementale ­, le garde des Sceaux a donc décidé d'arrêter les frais face à la tempête déclenchée chez les féministes, les gynécologues mais aussi dans ses propres rangs. Mercredi, le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, avait qualifié d'«inopportun» l'amendement et avait demandé son retrait. Une déclaration interprétée par de nombreux parlementaires comme un appel du pied de l'Elysée qui ne verrait pas «l'utilité» de rallumer une guerre de religion sur l'IVG.

Par quatre fois, Dominique Perben a pourtant soutenu l'initiative du député Jean-Paul Garraud (UMP, Gironde) : au printemps devant l'Assemblée, puis au Sénat lors de l'examen du projet de loi contre la violence routière. A l'époque, selon lui, «cette affaire» était «juridiquement acceptable et strictement juridique». A l'époque, le sénateur Maurice Ulrich, courroie de transmission de Jacques Chirac au Palais du Luxembourg, s'était opposé au texte. Il avait emporté la première manche puisque le Sénat avait rejeté la disposition. Puis le 26 novembre, Perben était revenu à la charge en appuyant la manoe