Ils ne votent pas, ou alors toujours contre, ne pactisent pas avec les représentants des autres formations politiques, boudent les buvettes et les déjeuners entre élus, refusent les conciliabules de couloir, mais les 20 conseillers régionaux de Lutte ouvrière, élus depuis 1998, causent. «Et c'est toujours le même disque, se désespère Alain Le Vern, président PS de la région Haute-Normandie. Ils répètent qu'il faut faire payer le patronat...» «Quand ils commencent à parler, on sait qu'on peut aller boire un café», ironise un collaborateur de Jean-Paul Huchon, le président PS de la région Ile-de-France. Sectaires, les élus LO ? En tout cas, intransigeants. «Raides comme balle», rigole Jean Le Garrec, président du groupe PS au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais qui compte sept conseillers LO.
Position de principe. Partout en France, les élus trotskistes défendent une ligne claire : pas question de voter quelque subvention que ce soit à des entreprises privées. Hier, à l'issue du 33e congrès (lire ci-contre), la porte-parole, Arlette Laguiller, également conseillère régionale d'Ile-de-France, a réaffirmé ce credo : «Nous dénonçons l'aide aux entreprises accordées par l'Etat et nous avons retrouvé les mêmes pratiques dans les conseils régionaux.» Avec constance, ses fidèles rejettent donc les budgets présentés par les exécutifs régionaux, de droite ou de gauche. «Ils ont toujours voté contre le budget, avec la droite et l'extrême droite», raconte Alain Le Vern. «Nous votons sy