Marche arrière, toute. A moins de quatre mois des élections régionales, le gouvernement a décidé de ne pas faire la guerre aux syndicats sur la délicate question du service minimum. Le ministre (UDF) des Transports, Gilles de Robien, a indiqué hier qu'il renonçait à toute «loi répressive» sur le sujet, malgré l'impatience des députés UMP et la pression de certains lobbies patronaux. Dimanche, c'est François Fillon, ministre des Affaires sociales, qui avait prôné la négociation et rejeté la «voie autoritaire». Pour faire bonne mesure et calmer sa base parlementaire, Robien a annoncé hier dans le Monde, qu'il présenterait dès janvier un projet de loi sur l'«anticipation et la prévention des conflits» afin d'étendre à toutes les entreprises de transport le dispositif d'«alarme sociale» en vigueur à la RATP depuis 1996.
Frustrations. Mais ce nouveau projet de loi, qui n'organise en rien la «continuité du service publique» promise par Jacques Chirac durant sa campagne présidentielle, fait déjà des mécontents. Les syndicats, d'abord : «C'est un constat d'échec que d'être obligé d'en passer par une loi pour restaurer le dialogue social dans les entreprises de service public», estime Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots. Les députés UMP, ensuite, qui auront l'occasion d'exprimer leurs frustrations ce matin au cours d'un débat sans vote organisé à l'Assemblée nationale. «La prévention, c'est bien, mais il ne faudrait pas passer à côté du sujet», prévient Hervé Marit