Jean-Pierre Raffarin a retrouvé sa jeunesse ministérielle : la défense des comptoirs et des zincs, de l'oeuf-mayonnaise et de la sauce ravigote comme lorsqu'il était ministre des PME du gouvernement Juppé (1995-1997). «Agacé», selon son entourage, par les tergiversations de l'Union européenne pour autoriser la baisse de 19,6 % à 5,5 % de la TVA sur la restauration, le Premier ministre a annoncé hier son intention de demander une «réunion exceptionnelle» des ministres de l'Economie et des Finances, pour qu'ils fassent, en urgence, droit à la revendication de la France. Francis Mer a même demandé hier soir que cet ordre du jour soit rajouté au sommet de Bruxelles de vendredi, consacré à la Constitution européenne.
Confusion des Quinze. Sacré puisqu'il s'agit d'une promesse lancée par le candidat Chirac en 2002, le dossier est bel et bien enlisé : le commissaire européen au marché intérieur, Fritz Bolkenstein, devrait proposer aujourd'hui, à Bruxelles, de geler la situation pour deux ans. Pendant cette période, les secteurs et services qui bénéficient déjà d'une TVA à taux réduit, comme le bâtiment en France, seraient reconduits, mais il n'y aurait pas d'admission de nouveau produit. Bolkenstein ne fait qu'entériner la confusion des quinze ministres de l'Economie, incapables de trancher à l'unanimité.
Or, la négociation en cours depuis plus d'un an vire à la foire d'empoigne. Les Britanniques ne veulent pas voir disparaître leur TVA à taux nul pour les vêtements d'enfants et, sur