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Libération

Bayrou le missionnaire poursuit sa croisade solitaire.

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publié le 11 décembre 2003 à 2h17

Lille, Blois, envoyé spécial.

Pour sortir l'UDF de sa «culture de soumission», François Bayrou mouille le maillot. En un mois, il vient de sillonner les 22 régions françaises, de multiplier les meetings de soutien à ses chefs de file aux élections régionales ­ qu'il a rebaptisés «chefs de guerre» ­ et il s'est même rendu en Guadeloupe et en Martinique pour s'opposer, avec succès, aux réformes institutionnelles du gouvernement. «Grâce à ce tour de France, il s'est forgé une stature d'homme d'Etat. Ça lui a permis de vérifier que son audience médiatique se retrouvait parmi les Français», dit François Sauvadet, porte-parole de l'UDF.

Autonomie. Après un mois de palabres, le verdict ne fait aucun doute : le conseil national de l'UDF, réuni samedi à Issy-les-Moulineaux, devrait plébisciter sa stratégie d'autonomie pour les régionales. C'est donc «en toute sérénité et avec l'âme d'un chef», dit un proche, qu'il aborde son grand oral médiatique de ce soir : 100 minutes pour convaincre, sur France 2. Décidée à l'ignorer, l'UMP a refusé de débattre avec lui.

Record à battre : 6 millions de téléspectateurs, le score atteint par Nicolas Sarkozy lors de son deuxième passage dans l'émission, le 20 novembre. Gonflé à bloc par les sondages qui font de lui l'homme le plus populaire de la droite derrière le même Sarkozy, Bayrou raconte volontiers comment les passants l'arrêtent dans la rue pour lui dire de «tenir bon», se félicite des «centaines de mails» reçus après sa dernière prestation télé