Rien ne va plus entre Nicolas Sarkozy et François Fillon. Caractère, style, méthode, tout oppose deux hommes qui ne s'aiment pas. Et qui sortent les couteaux. Episode 1: Dimanche, le ministre des Affaires sociales, dans un élan de fayotage avec l'Elysée, se dit «extrêmement choqué» de voir le débat présidentiel déjà ouvert. Dans le collimateur, l'aveu de Sarkozy, qui avait reconnu penser à 2007 «pas seulement en [se] rasant» et avait prôné de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Pour Sarkozy, de plus en plus susceptible depuis qu'il a le vent en poupe, pas question de laisser l'attaque impunie. Il avait déjà mal pris d'être critiqué par Renaud Dutreil et Pierre Bédier, au lendemain de l'émission 100 minutes pour convaincre.
Episode 2 : hier matin, Sarkozy dépêche son fidèle Brice Hortefeux, secrétaire général adjoint de l'UMP, sur RTL pour dire tout le mal qu'il pense de Fillon. Il l'accuse d'avoir tenu «des propos inutiles, agressifs et dangereux» à l'égard du ministre de l'Intérieur. Episode 3 : «Qui est monsieur Hortefeux ? Je ne sais pas qui est monsieur Hortefeux», répond Fillon à l'issue du Conseil des ministres. En regagnant le ministère de l'Intérieur, Sarkozy se refuse, lui, à tout commentaire. Le numéro 2 du gouvernement estime qu'il n'a pas à s'abaisser à polémiquer avec le numéro 3, qu'il distance dans les sondages. Il préfère le laisser ferrailler avec son collaborateur. «François Fillon a du talent, pourquoi ne l'exprime-t-il pas ?, se moque-t-il.