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Libération

Les Français privés d'incitation au vote.

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Faute d'argent, Matignon ne fera pas de campagne.
publié le 11 décembre 2003 à 2h17

Pas de pognon, pas d'inscription. Pas d'inscription, pas d'élection. Pour la première fois depuis 1958, il n'y aura pas de campagne officielle pour inciter les Français, surtout les jeunes, à «s'inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre». Malgré le 21 avril 2002 et sa fracture civique. Malgré les nombreux rendez-vous électoraux prévus en 2004 : cantonales, régionales et européennes. D'ordinaire, le Service d'information du gouvernement (SIG), placé sous la tutelle de Matignon, orchestre cette campagne. Cette année, les fonds manquants, il n'y en aura pas.

Indispensable. Le SIG confie d'ordinaire au Cidem (l'association Civisme et démocratie, qui a succédé en 1998 au Centre d'informations civiques, créé par de Gaulle quarante ans plus tôt) le soin de mener la campagne d'incitation à l'inscription sur les listes électorales. Coût habituel : 400 000 euros. Une misère que le SIG n'a pas trouvée dans les tiroirs de l'Etat (1).

Cette campagne s'avère pourtant indispensable. En effet, contrairement aux idées reçues, la loi du 10 novembre 1997 n'a pas rendu «automatique» l'inscription des citoyens sur les listes électorales. Elle permet seulement «l'inscription d'office» des jeunes âgés de 18 ans dans l'année. Or, parmi eux, 20 % au moins échappent à cette mesure, notamment pour cause de changement d'adresse. La campagne permet donc à l'ensemble des jeunes de vérifier auprès de leur mairie s'ils sont bien répertoriés comme futurs électeurs. Elle s'adresse également à to