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Interview

Henri Emmanuelli : ""Ne pas être confondu avec l'UDF""

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Henri Emmanuelli s'inquiète d'une dérive sociale-libérale du PS:
publié le 13 décembre 2003 à 2h08

Député PS des Landes, Henri Emmanuelli dirige avec Jean-Luc Mélenchon le courant minoritaire Nouveau mondeDénonçant les stratégies présidentielles de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn, il souhaite que le PS clarifie ses positions pour ne plus «être confondu» avec l'UDF. Il répond aussi favorablement aux propositions de rapprochement formulées par le Nouveau Parti socialiste (NPS), l'autre courant minoritaire conduit par le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg et l'ex-porte-parole du PS Vincent Peillon.

Sept mois après le congrès de Dijon, le PS vous semble-t-il prêt à affronter les élections qui approchent?

Le congrès de Dijon n'a pas été tranché sur des bases politiques. L'opposition entre le réformisme de gauche et les soit-disant gauchistes que nous étions est une fiction mise en place pour cacher la dérive sociale-libérale du PS. En fait, le clivage entre la gauche progressiste et les sociaux-libéraux persiste. Je redoute que le non-règlement de cette question entraîne une cassure en deux, qui nous ramènerait à avant Epinay (le congrès fondateur du PS en 1971, ndlr), avec un pôle radical et un pôle de centre gauche entre lesquels le dialogue serait impossible. Si nous ne voulons pas être confondus avec l'UDF, faisons en sorte qu'il n'y ait pas matière à confusion. Si on nous confond, c'est bien parce que, sur certains sujets, entre Bayrou et les sociaux-libéraux, il n'y a pas beaucoup de différences. Je constate par exemple que, dans la majorité du PS, des personnalités se montrent plutôt favorables à l'idée d'un service minimum ou se prononcent encore pour l'o