Les deux cousins du trotskisme, Lutte ouvrière et la Ligue communiste révolutionnaire, affinent leurs retrouvailles. Vendredi soir, à l'occasion de la présentation de leurs têtes de listes régionales (10 pour la LCR et 11 pour LO, le cas de la Corse restant à part), les militants des deux formations étaient invités à briser la glace entre eux au cours d'un «meeting-conférence de presse» commun, tenu à Paris, salle de la Mutualité. «C'est la présentation militante de notre campagne, précise Alain Krivine, le porte-parole de la LCR, et c'est l'occasion pour les membres de nos deux formations de mieux se connaître.» Et pour les deux têtes d'affiche, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, de se mettre au diapason. La porte-parole de LO veut rassurer ceux qui, au sein de la LCR, jugeaient son combat anti-FN un peu discret. «Nous nous présentons contre Le Pen. Certains, dans les classes populaires, pensent que c'est le vote qui fera le plus peur aux politiciens qui ont, ou ont eu, le pouvoir. Mais ce vote n'est pas menaçant pour le grand patronat», s'emporte-t-elle. La conduite à tenir au second tour face au FN a motivé les réticences de nombreux militants de la LCR qui, contrairement à ceux de LO, sont habitués à faire voter à gauche pour barrer la route à Le Pen.
Ecartelée. L'accord LO-LCR a ainsi poussé Catherine Lebrun, militante de la Ligue depuis vingt-trois ans et membre du bureau politique, à démissionner après avoir adressé une lettre à la direction. Pour elle, la LCR es