Vendredi, 15 millions de salariés ont gagné un droit : le DIF, droit individuel à la formation professionnelle. Il va leur permettre de capitaliser chaque année vingt heures de formation professionnelle, avec un maximum de cent vingt heures. Cette innovation, qui s'ajoute aux dispositifs existants, comme le plan de formation des entreprises ou le congé individuel de formation, avait été négociée et approuvée le 20 septembre par l'ensemble des partenaires sociaux : Medef, CGPME et UPA, côté patronal ; CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC, côté syndical. Pour voter cette petite révolution dans la formation professionnelle, les députés étaient bien peu nombreux : moins de dix dans l'hémicycle à l'ouverture de la séance. Il est vrai que sur la première partie de la loi, qui traitera aussi de la réforme du dialogue social, il n'y avait pas de vraie divergence. L'accord du 20 septembre a été unanimement salué, et la nécessité de le transcrire dans la loi ne fait pas débat.
Le seul reproche de l'opposition est que François Fillon n'a pas repris l'intégralité de l'accord. «Votre transcription est lacunaire», a ainsi lancé l'ancienne ministre des Affaires sociales Elisabeth Guigou (PS, Seine-Saint-Denis) à son successeur : «Vous trahissez ainsi l'esprit et l'équilibre du texte adopté par les partenaires sociaux.» Ce qui a réussi à faire perdre à l'intéressé son calme habituel : «Quel mensonge : Vous n'êtes pas obligée de travestir la vérité !»
Cette passe d'armes n'a pas empêché la gauche et la