«Si nous n'y allons pas, les gens iront pêcher à la ligne ou voteront une nouvelle fois pour les partis extrémistes.» Le très modéré député UDF de la Marne, Charles de Courson, a tout dit. Même lui qui n'était pas très chaud pour défier l'UMP a décidé de porter les couleurs de l'UDF au premier tour des élections régionales. En Champagne-Ardenne comme dans la quasi-totalité des régions, les amis de François Bayrou vont donc monter au feu. Une première pour l'UDF qui, depuis vingt-cinq ans, a toujours fait alliance avec les chiraquiens pour conserver ses élus. «Il faut sortir le premier tour des appareils et le rendre au peuple !» s'est exclamé Jean Dionis du Séjour, député UDF du Lot-et-Garonne. Dans sa région Aquitaine, c'est François Bayrou en personne qui sera chargé de porter l'«alternative» UDF au premier tour face à Xavier Darcos, ministre (UMP) délégué à l'Enseignement scolaire.
«Chauds». Réunis samedi à Issy-les-Moulineaux, les 1 500 cadres nationaux du parti ont plébiscité la stratégie d'autonomie prônée par leur chef. «Bien sûr, c'est plus inconfortable que de négocier dans le secret des appareils des places que l'on vous aurait concédées», leur a lancé Bayrou. Mais, ainsi que le fait remarquer la sénatrice Jacqueline Gourault, qui conduira une liste dans le Centre, pas besoin de motiver davantage les militants centristes : «Ils sont chauds !»
Fausse note. Tellement chauds, d'ailleurs, que certains militants venus d'Alsace, de Rhône-Alpes et de Paca (les trois régions