Chute d'un caïd ou arrestation d'une figure de premier plan du mouvement nationaliste corse ? Les leaders de Corsica Nazione et d'Indipendenza, Jean-Guy Talamoni et François Sargentini, jurent que Charles Pieri, surnommé «le vieux» pour sa longévité (il a réchappé à la guerre fratricide entre fractions du mouvement indépendantiste), et chef présumé du FLNC-Union des Combattants n'est qu'un militant parmi d'autres depuis sa sortie de prison en mai 2002.
Front. Pourtant, au lendemain de son interpellation, les têtes d'affiche des vitrines légales ont battu le tambour pour dénoncer «un enlèvement» et un coup politique pour saper l'union de toutes les familles nationalistes avant les élections territoriales en mars. «Il s'agit d'une nouvelle manipulation de l'Etat français qui vise à nous diviser», s'est emporté Jean-Guy Talamoni, laissant supposer que cette arrestation dépasse, et de loin, celle d'un simple adhérent de base. Un porte-parole d'Indipendenza dénonce, de son côté, une «opération préméditée» alors que les différentes formations insulaires indépendantistes ou autonomistes, décidées à partir ensemble à cette bataille électorale, doivent se retrouver demain pour établir de manière définitive leur liste, et surtout en désigner le numéro un. «Pour le moment, son arrestation resserre les liens entre tout le monde», confie un proche de Jean-Guy Talamoni.
La «famille» fait front contre l'Etat après l'arrestation d'un des siens. Une union sacrée qui met sous le boisseau les pr