Strasbourg, envoyé spécial.
L'échec de la Constitution européenne est un
«soulagement» : telle est la formule la plus utilisée par les élus français de tous bords au Parlement européen de Strasbourg. Mais comme il est difficile de se réjouir d'une panne de l'intégration communautaire quand on est membre d'un parti de gouvernement, c'est un silence quasi-religieux qui a accueilli le fiasco du sommet de Bruxelles du week-end dernier. «L'UMP et le PS évitent de se déchirer sur l'Europe, et Jacques Chirac n'a pas à trancher sur l'opportunité d'un référendum», résume Marielle de Sarnez, eurodéputée et future tête de liste UDF pour les européennes de juin en Ile-de-France.
Le PS, réuni en bureau national mardi soir, et l'UMP, qui a convoqué son bureau politique le même jour, ne suintent d'ailleurs pas le drame, loin s'en faut, puisque «les courants souverainistes qui traversent les partis de gouvernement» ont brutalement été privés d'un argument de campagne, comme le souligne Gilles Savary, député européen PS. Mais le cercle du «lâche soulagement», selon l'expression du député européen Alain Lamassoure (UMP-PPE) va bien au-delà : «C'est une divine surprise non seulement pour les souverainistes de droite, mais aussi pour l'UDF qui va pouvoir se distinguer de l'UMP en faisant une campagne clairement pro-européenne.» Le Vert Alain Lipietz, lui aussi élu à Strasbourg, ajoute à la liste des soulagés «la gauche de la gauche, clairement antieuropéenne, mais aussi les Verts qui auraient été