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Libération

Raffarin cherche la bonne porte de sortie de crise

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publié le 19 décembre 2003 à 2h24

Et la croissance revint ! Mercredi, l'Insee annonçait une prévision d'une augmentation de 1,7 % du PIB de la France, validant du même coup celles inscrites dans le projet de loi de finances 2004, définitivement adopté, hier soir, par le Parlement. Il y a un an, le même Insee avait démoli la prévision gouvernementale pour 2003, à la grande fureur de Francis Mer, le ministre de l'Economie. Aujourd'hui la croissance semble assurée et revient la question : quels en seront les fruits ? Et surtout, qu'en faire ?

Le premier effet est assurément de redonner des couleurs à Jean-Pierre Raffarin. Mercredi, les chiffres de l'Insee en poche, il déjeune avec des sénateurs de l'UMP. Au sortir, Josselin de Rohan décrit un «Premier ministre serein», «confiant dans l'avenir». Et hier, à l'issue du CIATD (lire page 3), Raffarin peut proclamer sur TF1 : «Malgré toutes les difficultés que nous avons connues, nous avons préparé la France au retour de la croissance.» Car l'analyse de l'Insee est avant tout une sorte de quitus pour le passé, même le plus contesté : «Nous avons eu raison de nous asseoir un moment sur le Pacte de stabilité, se réjouit un ministre en privé. Nous avons fait du fine tuning (réglage fin), en évitant de plonger la France dans la récession. Maintenant cela s'éclaircit.»

Sueurs froides. Pour l'avenir, c'est bien autre chose. Car le scénario de l'Insee révèle une véritable faiblesse de la croissance française : elle est entièrement dépendante de la vigueur de l'activité mondia