Le père Noël est arrivé avant l'heure pour Gaston Flosse. Parce qu'il n'a rien à refuser à son ami, Jacques Chirac a offert au président du gouvernement de Polynésie et sénateur UMP un statut d'autonomie «sur mesure», concrétisé par le vote par le Sénat de deux projets de loi, en fin de semaine dernière, juste avant la suspension de la session parlementaire pour cause de fêtes de fin d'année.
Lors de sa visite en juillet à Papeete, le chef de l'Etat avait affirmé que «la Polynésie est aux avant-postes de la France» et avait souhaité que «ce partenariat, cette fraternité, cette relation d'estime, de confiance et d'amitié profonde continue à vivre». En retour, Gaston Flosse avait promis que les Polynésiens «resteront, pour toujours et avec fierté, des citoyens français». Du moins, tant qu'ils vivront dans le «royaume de Papa Flosse».
Ce vote du Sénat constitue la «première traduction» législative de la révision constitutionnelle de mars 2003, qui vise à faire de ce territoire de l'océan Pacifique un «pays d'outre-mer au sein de la République», une collectivité ultramarine dotée d'une autonomie renforcée. Selon la ministre de l'Outre-Mer, Brigitte Girardin, ces textes accroissent «considérablement les compétences locales», mais l'Etat «ne se dessaisit pas pour autant de ses compétences les plus éminentes, notamment dans le domaine des droits et libertés». Chirac avait d'ailleurs observé que ce nouveau statut ferait de la Polynésie «un pays d'outre-mer» qui «se gouverne librement