«Cher Alain, votre tramway est unique» : hier, en dépit de plusieurs pannes survenues le matin, le maire de Bordeaux était au septième ciel, transporté par la déclaration de Jacques Chirac, venu inaugurer en coup de vent le tramway. «Votre présence est le signe de votre attachement à notre ville», lui a répondu Alain Juppé. Modeste, il assure qu'il a demandé il y a quelques semaines au chef de l'Etat d'étrenner le tram, «sans trop y croire». «Je n'ai pas insisté.» «Cela fait six mois que c'est dans les tuyaux», corrige un proche.
Qu'importe, dans l'après-midi, Chirac et Juppé ont pris le tram ensemble dans la rame baptisée Québec. Pendant le trajet, Chirac a réclamé un bain de foule : «Quand est-ce qu'on descend pour serrer les mains ?», a-t-il demandé à plusieurs reprises. A la station Stalingrad, son voeu a été exaucé. Bousculades, photos, sourires. De quoi épater les ministres présents. «C'est difficile de faire mieux que lui», a lâché Xavier Darcos (Enseignement scolaire) et tête de liste UMP pour les régionales en Aquitaine. Plus discret, Juppé s'est contenté d'un petit coucou ici et là.
Mais, au-delà de cet affichage officiel, la présence présidentielle est un coup de pouce incontestable à Alain Juppé, son protégé, son Premier ministre de 1995 à 1997, celui qu'il appelait «le meilleur d'entre nous». Malgré son échec à Matignon, sa faible cote de popularité et ses ennuis avec la justice, le chef de l'Etat lui a toujours gardé son estime. Juppé est resté du premier cercle,