Jean-Pierre Raffarin n'aura probablement pas droit à sa bouffée d'oxygène. Jacques Chirac ne veut pas de remaniement avant les élections de mars. Et il le montre. Ainsi, à l'issue du Conseil des ministres de mercredi, Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, s'approche-t-il du chef de l'Etat pendant que ses collègues se dirigent vers la sortie. Il veut être rassuré sur son sort après la parution d'articles évoquant des rumeurs de remaniement. Jacques Chirac interpelle alors Jean-François Mattei, autre principal ministre sur la sellette, et leur dit à tous les deux : «Ne croyez pas tout ce que vous lisez, c'est sans fondement, ne vous en faites pas.» Rasséréné, Ferry s'empresse dès le lendemain matin d'aller raconter l'anecdote sur RTL. C'est dire s'il est nerveux. Il sait bien, comme une dizaine d'autres au gouvernement, que Raffarin se séparerait bien de lui malgré les dénégations régulières de Matignon sur un éventuel remaniement.
«Le Premier ministre n'a pas complètement renoncé à l'idée d'aérer son équipe avant le 31 décembre», assure un de ses amis. Certains dans son cabinet aimeraient au moins voir Mattei disparaître de l'organigramme avant janvier, date à laquelle il doit entamer les discussions sur la réforme de l'assurance maladie.
Le locataire de Matignon, plombé par de mauvais sondages même si, pour l'Ifop, il progresse de 5 points, à 38 % de bonnes opinions (1) sait qu'un petit changement lui ferait du bien en attendant une visibilité du retour de la crois