Bordeaux correspondance
Bruno Raphard met le paquet. Le buraliste de Taussat, un lieu-dit du bassin d'Arcachon (Gironde), entend lancer sa propre liste aux régionales en Aquitaine. Son programme ? «Représenter tous ces laborieux qui produisent de la valeur ajoutée et qui n'ont pas voix au chapitre.» De quoi être taxé de poujadiste. Une étiquette qu'il assume si c'est pour «défendre son business». Comme nombre de ces buralistes qui ont manifesté leur colère tout au long de l'automne, il juge que ce «business» est menacé par les hausses du prix du tabac décidées par le gouvernement Raffarin. «Je suis corporatiste sans être populiste», prétend le candidat.
Barrage. Début novembre, ses pairs lui ont en tout cas donné leur bénédiction. Réunis en assemblée générale, les 330 buralistes girondins ont écouté le président de la chambre syndicale du département venu leur souffler une idée, celle d'aller «manger sur le terrain des politiques qui ont foutu le bazar dans une profession qui bosse 80 heures par semaine et qui n'a jamais son mot à dire». Ce soir-là, une bonne centaine de mains levées l'ont approuvé. La menace est sérieuse. Bruno Raphard, qui est aussi vice-président de la Confédération nationale des buralistes, prend plaisir à rappeler le poids de la profession : 33 000 entreprises, 120 000 emplois induits. Et la Gironde est la quatrième chambre syndicale de France en termes d'adhérents. C'est son président qui a proposé, le 11 novembre, de bloquer l'A 63, à la sortie d'un péa