Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT, responsable du secteur économie, condamne le projet du Medef sur l'assurance maladie.
Daniel Bouton n'a-t-il pas raison de vouloir sauver la Sécu ?
Ses treize propositions n'abordent pas le fond de la question. Il traite de problèmes comptables. Or, la Sécurité sociale est d'abord en présence de problèmes de santé publique. Plus le temps passe, plus nous sommes confrontés à l'accumulation de besoins nouveaux : cela s'est vu cet été avec la canicule, qui a révélé des insuffisances dans la prise en charge des personnes âgées. Cela se voit tous les jours dans les hôpitaux. Sa treizième proposition est la clé de voûte de sa réflexion : introduire à toute force la concurrence dans la Sécurité sociale. C'est la pensée constante du Medef qui ne cherche qu'une chose : en finir avec le pacte de 1945, lorsqu'on avait décidé d'exclure la santé des règles du marché. Le Medef, depuis longtemps, veut remplacer la solidarité, qui est à la base de notre système, par l'assurance. Dans les mois à venir, c'est le but qu'il recherchera. Or, la concurrence dans la Sécurité sociale ne peut qu'aboutir à renforcer les inégalités dans l'accès aux soins.
Ne trouvez-vous pas normal de demander aux retraités de contribuer davantage aux dépenses de santé ?
C'est une idée qui est dans les cartons du gouvernement. Mais la réalité de demain, avec la réforme des retraites qui se met en place, c'est qu'il y aura davantage de retraités pauvres. Un sur de