En plein Noël, le débat sur la Sécurité sociale subit un petit coup de chaud. Président de la Société générale, mais aussi responsable du secteur économie du Medef, Daniel Bouton dresse, dans une tribune publiée dans le Monde daté de vendredi, une liste de treize propositions, susceptibles, selon lui, de sortir l'assurance maladie de l'ornière. La médication est sévère. Du côté des recettes, Daniel Bouton prescrit «d'interdire tout recours à des prélèvements obligatoires supplémentaires sur les actifs. En les augmentant encore, on risquerait de tarir la ressource de création de richesse».
Explosif. Le banquier donne plusieurs pistes : l'une, classique, consiste à renvoyer aux mutuelles ou aux particuliers une part accrue du coût de la santé c'est le déremboursement. L'autre, qui risque de faire jaser, vise ni plus ni moins à augmenter «les prélèvements sur les classes d'âge inactives», c'est-à-dire les retraités. Il imagine même une «progressivité de la CSG» selon l'âge. Deux autres postulats devraient également provoquer des réactions : la «dépénalisation des accidents thérapeutiques» et le «plafonnement des indemnités» versées aux victimes.
Pour ce qui est de la «gouvernance» de la Sécu, Daniel Bouton opte pour des solutions radicales. Exit les conseils d'administration composés par les partenaires sociaux : ils seraient relégués dans un «conseil de surveillance», sans aucun pouvoir. Celui-ci serait confié à un directoire de trois personnes, responsables devant le Parlemen