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Libération

Marine Le Pen chasse le Copé chez lui.

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La tête de liste FN mise sur la grande banlieue pour récupérer les voix de la droite.
publié le 30 décembre 2003 à 2h30
(mis à jour le 30 décembre 2003 à 2h30)

Croix de Lorraine au revers du blouson, paquets de tracts à l'effigie de Jean-François Copé à la main, le militant UMP tombe dans les bras de Marine Le Pen et lui claque la bise. «Vous êtes formidable. Ils ont de la chance de vous avoir», lui lance-t-il. La plus jeune des trois filles du leader d'extrême droite jubile. «Si même ceux qui distribuent des tracts pour Copé m'apprécient...» Le responsable départemental de l'UMP et maire de Meaux, Ange Anziani, beaucoup moins. Il a réclamé l'exclusion de ce militant volage.

«Envahi»

Ce samedi de décembre, Marine Le Pen ne boude pas son plaisir d'arpenter le marché couvert de Meaux, ville dont Jean-François Copé, la tête d'affiche UMP pour les régionales, a été le maire. «Ma mère était poujadiste, mon père était poujadiste puis lepéniste. C'est bien que vous vous présentiez parce qu'ici on commence à être envahi», lui dit le patron du bar Le Moussaillon en désignant d'un hochement de tête un groupe de jeunes beurs. Même un vendeur de vêtements d'origine maghrébine lui demande, en la tutoyant, la permission de l'embrasser : «Comme cela, je pourrai dire que j'ai fait la bise à Mme Le Pen.» Elle fait mine d'être bluffée par l'accueil chaleureux. «Vous avez vu ? Même devant les caméras de télévision, les commerçants n'hésitent plus à dire qu'ils vont voter pour nous.»

La nouvelle figure de proue du parti d'extrême droite pense se trouver en terrain conquis. Depuis le début de l'automne, la tête de list