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Libération

Chirac se rappelle au souvenir des Français.

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Cérémonie des voeux, ce soir, à l'issue d'une année ratée sur le front de la politique intérieure et sociale.
publié le 31 décembre 2003 à 2h30

Devine qui vient causer ce soir ? Pour la neuvième fois, Jacques Chirac s'invite à 20 heures sur les écrans de télévision, entre le champagne et le foie gras, pour présenter ses «voeux aux Français». Aussi convenu soit-il, le rituel n'est pas dénué d'intérêt, tant la parole élyséenne est devenue rare à l'intérieur de l'Hexagone. Histoire de bien montrer qu'il se soucie encore des (petites) affaires nationales, le chef de l'Etat a tenu à convoquer le dernier Conseil des ministres de l'année ce matin. Façon de faire oublier la «vacance du pouvoir» dénoncée l'été dernier par l'opposition pendant la catastrophe sanitaire provoquée par la canicule, une hécatombe au cours de laquelle Jacques Chirac, en vacances au Canada, était étrangement resté silencieux.

Pour l'Elysée, l'épisode a marqué les limites de la présidence évanescente inaugurée avec ce second mandat. Après s'être fait la main sur l'Assemblée en 1997, Chirac semble en effet dissoudre peu à peu la dimension nationale de sa fonction depuis sa miraculeuse réélection du 5 mai 2002.

Guerre. Au cours du premier semestre 2003, il s'est totalement dévoué à ses tâches internationales. Son opposition résolue à la guerre contre l'Irak et l'intransigeance qu'il a affichée face aux Etats-Unis l'ont même propulsé pendant quelques semaines à un niveau record dans les sondages, un drôle d'état de grâce à retardement qui n'était pas sans rappeler les surréalistes 82 % des voix obtenus un an plus tôt face à Le Pen.

Mais les déboires du gou