Lanester (Morbihan), envoyé spécial.
Bienvenue en zone «hors AGCS». Le conseil municipal de Lanester, petite ville ouvrière du Morbihan construite autour de l'arsenal de Lorient, a voté il y a peu la défiance à l'encontre de l'Accord général sur le commerce des services (1), en cours de négociation à l'Organisation mondiale du commerce. Une démarche symbolique caractéristique de la «démocratie participative», thème remis à la mode par la vague altermondialiste. La recette est censée redonner goût à la politique aux citoyens déserteurs d'urnes.
Depuis son élection sur une liste «citoyenne», en 2001, le nouveau maire de Lanester veut «faire de la politique autrement» en donnant la parole aux habitants. Des petits problèmes de voirie aux grands équipements culturels, en passant par le budget de la commune, tous les sujets doivent favoriser les échanges entre usagers, élus et fonctionnaires de la commune. Après cinquante ans de gestion PCF, le maire Jean-Claude Perron, lui-même ancien communiste, s'est fixé un objectif : relégitimer les élus et les services publics dont ils sont responsables.
Cabines. Ainsi, quand France Télécom a annoncé, début 2003, son intention de supprimer la moitié des cabines téléphoniques de la ville, les huit conseils de quartier se sont emparés du sujet. «Les gens se sont rendu compte que France Télécom n'avait plus d'obligation de service public dans les villes de plus de 10 000 habitants, raconte Sophie Salsac, directrice de la citoyenneté à la mairie.