A l'UMP comme au PS, 2004 sera l'année de la grande redistribution des cartes avant le sprint vers la présidentielle. Chirac veut bien vieillir à l'Elysée, Raffarin, survivre à Matignon, et les prétendants, déjà dans les starting-blocks, grandir en vue de 2007. Revue de détail des enjeux de l'année pour quelques-uns des ténors des deux principaux partis.
Jacques Chirac
Durer
Même si l'Elysée relativise la portée de ce «scrutin intermédiaire et local», le chef de l'Etat mesurera lors des élections régionales ce qui lui reste du capital de popularité acquis d'abord lors de sa miraculeuse réélection de mai 2002 (82 % des voix) puis tout au long de son activisme antiguerre en 2003. Lui qui s'est beaucoup impliqué sur les questions de cohésion nationale et s'est attaché à travers son discours sur la laïcité à redéfinir les fondamentaux de la République appréciera l'impact de sa démarche, notamment à travers le score du Front national et le taux de participation aux élections. Chirac, 72 ans en novembre 2004, veillera aussi à ce que le débat autour de sa succession ne prenne pas trop d'ampleur. Ouverte à l'automne par Nicolas Sarkozy, cette question agite la majorité. Le Président s'efforcera de maintenir le doute sur l'éventualité de se présenter à un troisième mandat. Lesté par un gouvernement affaibli, il devra sans doute aussi s'impliquer davantage sur la scène intérieure.
Jean-Pierre Raffarin
Survivre
Son défi est de rester le plus longtemps possible à Matignon. Il a la confiance d