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Libération

La loi sur le voile effraie l'outre-mer

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A la Réunion, les élus demandent à bénéficier d'un statut dérogatoire.
publié le 7 janvier 2004 à 21h44

C'est la surprise du chef. Hier, le cabinet du ministre de l'Education nationale a révélé que l'interdiction des signes religieux ostensibles à l'école s'appliquera aussi outre-mer, y compris à la Réunion et même éventuellement à Mayotte, où les élèves voilées sont nombreuses. Le projet de loi sur la laïcité, transmis hier au Conseil d'Etat, avant d'être présenté en Conseil des ministres le 28 janvier, comporte trois articles, et non pas deux comme l'indiquaient la semaine dernière des sources gouvernementales.

Le premier interdit les signes religieux ostensibles à l'école, le troisième indique que cette interdiction entrera en vigueur à la rentrée scolaire 2004. Le deuxième article précise que la loi sera «applicable» à Wallis et Futuna, en Nouvelle-Calédonie et à Mayotte, où la population est à 97 % musulmane. Dans ces territoires d'outre-mer, les collectivités pourraient choisir d'appliquer cette loi, de l'adapter ou d'en adopter une autre. Mais dans les quatre départements d'outre-mer, et notamment à la Réunion, l'interdit s'appliquerait en revanche sans réserves. «Comme il n'y a pas d'interdit constitutionnel, le Parlement peut décider librement du champ d'application territorial de sa loi», explique un spécialiste du droit français des religions.

Risque de recours. A la Réunion, l'interdit risque de faire des vagues dans la communauté musulmane, forte d'environ 35 000 personnes sur une population de plus de 700 000 habitants. Et plus encore à Mayotte, où la polygamie est