Pékin, de notre correspondant.
Dans un rare moment de modestie, ou de fatigue, Nicolas Sarkozy a confié hier qu'«au regard de la Chine, nos petites aventures [de politique intérieure française, ndlr] sont à ramener à de justes proportions»... Le reste de sa journée à Pékin a pourtant été émaillé de références implicites aux «petites aventures» en question, et à son propre destin, lors d'une visite qui avait tout du voyage présidentiel, à commencer par l'impressionnante limousine Lincoln qui lui avait été octroyée.
Confidence. Le temps fort de cette visite officielle à Pékin était évidemment son entretien avec le président chinois, Hu Jintao, une audience inhabituelle pour un «simple» ministre de l'Intérieur. Le visiteur français n'a pu s'empêcher de demander à son interlocuteur quel effet cela faisait de devenir «numéro 1 après avoir été dix ans numéro 2». Question innocente posée par le numéro 2 du gouvernement français... Réponse prévisible, et passionnante, du Président, rapportée par Sarkozy, peu avare de confidences à la presse : «Le poids des responsabilités sur les épaules est plus grand.»
Il a également souligné, à deux reprises, que Hu Jintao incarnait la «quatrième génération depuis les fondateurs» de la République populaire de Chine. Un rapide calcul montre qu'après Pompidou et Chirac, Sarkozy représente justement la quatrième génération des gaullistes depuis le général fondateur...
La partie chinoise lui a toutefois gâché quelque peu la fête en refusant à la dernière