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Libération

Les élus accrochés à la taxe professionnelle

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Ils s'opposent à l'allègement voulu par Chirac.
publié le 9 janvier 2004 à 21h50

Chez les élus locaux, la popularité du gouvernement est en chute libre. Déjà peu rassurés par les conditions financières de l'«acte II» de la décentralisation lancé par Jean-Pierre Raffarin, nombre des dizaines de milliers de maires, conseillers généraux et régionaux ont très mal pris la dernière sortie de Jacques Chirac. Mardi, le chef de l'Etat a annoncé que les entreprises seraient exonérées de taxe professionnelle (TP) sur leurs nouveaux investissements pendant dix-huit mois. Or la TP, qui peut représenter jusqu'à 40 % des recettes d'une commune, demeure le principal impôt direct perçu par les collectivités locales. «Le gouvernement veillera évidemment à la neutralité de cette mesure pour les finances des collectivités locales», a vaguement promis Jacques Chirac.

Mais, entre lever un impôt direct, en fixer le taux et en percevoir les recettes d'une part, et recevoir une manne correspondante de Bercy d'autre part, le choix des maires est vite fait : ils préfèrent rester maîtres de leur destin fiscal. L'intervention de Chirac est d'autant moins appréciée qu'il n'avait pas pris la peine de prévenir les grandes associations d'élus. Lesquelles ont immédiatement réagi. «C'est une surprise totale, un coup de canif dans le principe d'autonomie financière des communes», confiait hier Daniel Hoeffel (UMP), président de la puissante Association des maires de France (AMF). «Ce sont plus de 500 millions d'euros qui disparaîtront des budgets locaux et qui devront être compensés par une