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Libération

Chirac fait de la discrimination positive sans la nommer

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Il revendique la nomination prochaine d'un préfet issu de l'immigration.
publié le 10 janvier 2004 à 21h51

Jacques Chirac a craqué. Vendredi, en marge de ses voeux à la presse à l'Elysée, il s'est laissé aller à un début de controverse avec son ministre de l'Intérieur. Soucieux de ne pas le laisser empiéter sur son pré carré de «la cohésion nationale et l'égalité des chances», le chef de l'Etat a revendiqué être à l'origine de la nomination, mercredi prochain en Conseil des ministres, d'un préfet issu de l'immigration. Hostile au principe de la discrimination positive ­ «pas convenable» selon lui, mais cher à Nicolas Sarkozy ­, Jacques Chirac a déclaré : «Depuis un an, j'ai donné des instructions formelles à tous les ministres, surtout au ministre de l'Intérieur, de faire leur place, alors qu'ils ne l'ont pas, à celles et ceux qui peuvent accéder à des postes de responsabilité.» Tel monsieur Jourdain, le président de la République fait donc de la discrimination positive sans le savoir. Il a même indiqué avoir dit «en juillet, en Conseil des ministres», qu'il n'accepterait «plus de mouvement préfectoral où il n'y ait pas de Français issus de l'immigration».

Concours. Le chef de l'Etat revendique ainsi la paternité d'un concept qu'il a condamné... Pour se sortir de ce flagrant délit de contradiction, il a conclu sa sortie d'une petite phrase qui n'est pas sans rappeler les chaudes heures de son duel de 1995 avec Edouard Balladur : «Tout le reste, c'est de la polémique qui ne m'intéresse pas.» Pour le président de l'Association des anciens élèves de l'ENA Arnaud Teyssier, «le gouvern