Marseille de notre correspondant
Transpirant à grosses gouttes et visiblement en petite forme, Jean-Marie Le Pen a choisi vendredi Marseille pour adresser ses voeux 2004, «dans le décor admirable du Vieux-Port, ce qui prouve que le qualificatif [vieux] n'est pas toujours minoratif», a-t-il glissé en pensant à lui : «Il y a des gens que l'âge détruit, il y en a d'autres qu'il améliore.» Nul doute qu'il se compte parmi ceux-là, à 75 ans. Grand prêtre sur sa petite estrade du Sofitel Vieux-Port, il s'est souhaité à lui-même de devenir, en mars, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), répétant ce qui lui tient lieu de slogan : «Vous avez aimé le 21 avril, vous adorerez le 21 mars !» Pour le patron de l'extrême droite, pas de doute : «Le Front national va encore créer la surprise dans de nombreuses régions françaises [...], car plus aucune région n'est à l'abri des maux qui touchent la nation. Et de plus en plus de Français espèrent qu'ayant été le seul lucide, il sera aussi le plus capable.»
«Premiers servis». Cela reste grandement à démontrer, surtout en Paca, où le passage du Front dans certaines municipalités (Toulon, Vitrolles) a prouvé son incapacité chronique à gérer. Des échecs que Le Pen attribue aux «faiblesses personnelles» des «félons» Bruno Mégret et Jean-Marie Le Chevallier. En attendant, il a délivré vendredi quelques coups de griffe à Chirac, qui est «entré dans le gouvernement comme ministre des élections», «nomme un M. Intelligence économique i