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Libération

Sarko snobé par les médias chinois

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publié le 10 janvier 2004 à 21h51

La lecture du Quotidien du peuple, l'organe du Parti communiste chinois (PCC), était révélatrice vendredi du statut que Pékin a finalement décidé d'accorder à la visite de Nicolas Sarkozy : trois lignes dans la colonne de brèves, annonçant que le ministre de l'Intérieur s'est entretenu avec son homologue chinois. Pas un mot sur l'accord sur l'immigration signé la veille ; pas un mot, surtout, de son entretien avec le numéro 1 chinois, Hu Jintao. La plupart des journaux ont carrément ignoré l'événement, tout comme la télévision. Quant au China Daily, le quotidien en anglais destiné aux étrangers, il met l'accent, dans un entrefilet, sur la déclaration du ministre de la Sécurité publique chinois contre la menace terroriste. Là aussi, l'entrevue avec Hu Jintao est passée sous silence. Pas de trace, dans cette presse chinoise contrôlée au millimètre sur de tels sujets, de la photo de la poignée de main Hu-Sarkozy, interdite à la presse française, mais prise par des photographes officiels chinois et... soigneusement rangée dans un tiroir. Difficile de ne pas y voir la volonté de minimiser l'audience accordée par le président chinois et, surtout, de ne pas froisser la susceptibilité élyséenne, à trois semaines de la visite en France de Hu Jintao. A Paris, Jacques Chirac n'a d'ailleurs pas manqué d'en rajouter une louche, vendredi, en marge de ses voeux à la presse : «Quand je n'étais rien et que j'allais en Chine, j'ai toujours été reçu par le président chinois.» Le «rien» de la P