On savait les relations CFDT-CGT au point mort depuis la réforme des retraites, elles semblent en passe de virer à l'aigre de manière tout à fait publique. Bernard Thibault a ouvert le feu avec une formule cinglante, à l'occasion d'une interview aux Echos publiée vendredi : «Je pense que la CFDT relativise de plus en plus ses revendications propres en misant sur le consensus possible avec le patronat. Il y a une part de renoncement à l'ambition syndicale.» Ce faisant, le secrétaire général de la CGT épouse l'opinion de la partie «dure» de sa confédération, pour qui la propension supposée de la CFDT à signer des accords par principe représente un obstacle à l'unité d'action entre les deux centrales. Le dernier épisode en date sur le régime d'assurance chômage des intermittents du spectacle n'a fait que renforcer ce courant de pensée.
François Chérèque a répliqué sur France Inter, dès vendredi matin, en livrant son appréciation de la «posture» de la CGT : «Le plus grand renoncement, c'est demander l'impossible. Demander l'impossible et toujours l'impossible, c'est avoir toujours des réponses qui sont "non" et rester dans une posture d'opposition systématique», a estimé le secrétaire général de la CFDT, poursuivant : «Or le syndicalisme qu'a choisi la CFDT, c'est de revendiquer le possible et d'essayer de déplacer les lignes du possible.» La confédération vient justement de lancer une campagne publicitaire pour revendiquer les acquis qu'elle assure avoir obtenus sur les retraite