Le grand débat de société sur l'avenir de la Sécurité sociale, et en particulier de l'assurance maladie, risque d'être réduit au minimum politique. Raffarin envisage en effet de légiférer par ordonnances. Selon l'AFP, citant une source gouvernementale, les parlementaires pourraient se voir soumettre en juillet un «texte d'habilitation» (lire ci-contre), et non un projet de loi, qui raccourcirait d'autant le débat parlementaire. «La réforme est loin d'être prête et la réflexion est en cours à tous les échelons de l'Etat», corrige François Goulard, député UMP, membre du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie. Mais, dans les ministères concernés, on signale que «le scénario est évidemment tentant» et que «l'on ne peut pas ne pas l'envisager». Avec, en sus, l'argument de la tradition : «On a toujours réformé l'assurance maladie par ordonnances, en 1967 et en 1996, et on l'a même créée de cette façon en 1945.»
Dans l'opposition, la perspective d'être dépossédée du débat inquiète la députée verte de Paris, Martine Billard : «Le gouvernement choisit les vacances pour faire ses mauvais coups, alors qu'il s'agit d'un bouleversement majeur de la protection sociale des Français.» François Goulard justifie, lui, un recours aux ordonnances par «un calendrier très serré entre le printemps et l'été». Il admet néanmoins que «le débat sur l'assurance maladie est un des plus délicats qui soit à mener dans l'hémicycle». Du côté des partenaires sociaux, Michel Chassang, président de l