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Libération

Juppé : départ forcé ou retour en force

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publié le 14 janvier 2004 à 21h58

Avec Alain Juppé, c'est au choix : vous êtes soit «un imbécile», soit «un imbécile heureux». Lors de ses voeux à la presse, hier, le président de l'UMP s'est lancé dans une ode à l'optimisme, une valeur «pas vraiment à la mode», selon lui. Citant Bernanos, il a rappelé qu'un «pessimiste est un imbécile et un optimiste un imbécile heureux». Qui d'autre qu'Alain Juppé pouvait lâcher ce genre de perle dans un moment supposé «convivial» ?

Il est vrai que l'UMP et son président jouent gros en ce début d'année. Au-delà des élections du mois de mars, le jugement qui sera rendu le 30 janvier par le tribunal de Nanterre dans l'affaire des emplois fictifs du RPR va peser lourd sur l'avenir immédiat du parti et de son chef. Alors qu'il évitait soigneusement ces derniers mois d'évoquer les conséquences du procès sur son devenir personnel, le maire de Bordeaux s'est laissé aller, hier, à quelques confidences : «Il y a quelque chose qui m'attend le 30 janvier, je l'attends avec beaucoup de calme car je me suis préparé à toutes les hypothèses, y compris les plus négatives», a-t-il affirmé. En cas de condamnation à une peine d'inéligibilité, il a confirmé son souhait de «quitter la vie politique». «Je ferai autre chose. Quand on fait de la politique, il faut être élu sinon cela n'a pas de sens», a-t-il ajouté. Lorsqu'on connaît l'inapaisable soif de reconnaissance et de revanche du «mal-aimé» Juppé, on se dit qu'il penche actuellement vers le camp des «imbéciles heureux», donc des optimistes