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Libération

Un préfet «modèle» d'intégration

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Une nomination sur fond de polémique autour de la discrimination positive.
publié le 14 janvier 2004 à 21h58

Nantes correspondance

Un cadeau d'anniversaire. Aujourd'hui, alors qu'il fête ses 57 ans, Aïssa Dermouche est nommé préfet par le Conseil des ministres. Sur fond de polémique autour de la discrimination positive, cette nomination fera date. Le discours officiel salue la promotion d'un «préfet issu de l'immigration», formule retenue par la Chiraquie pour contrer l'expression «préfet musulman» lancée par Nicolas Sarkozy.

Bardé de diplômes. Homme affable, posé, soigneusement urbain, Aïssa Dermouche n'a jamais mis en avant ses origines kabyles pour se définir. Il s'est toujours plutôt affiché comme un modèle d'intégration. Deux fois divorcé, père de quatre enfants, il se dit amateur de Verdi et de Fellini, de golf et de Woody Allen. Aïssa Dermouche a passé son bac à Alger, avant de poursuivre ses études supérieures en France, à la fin des années 60. Bardé de diplômes, en sciences sociales, sciences de l'information et en gestion, titré de l'Ecole de commerce et d'administration de Paris et de l'Institut de recherche des transports, il est aussi diplômé d'Harvard, mais par l'établissement de Stockholm, l'International Teaching Program. Il a intégré en 1976 l'Ecole supérieure de commerce de Nantes dont il a pris les commandes en 1989, quadruplant ses effectifs qui comptent aujourd'hui 70 professeurs permanents et 300 experts associés, encadrant 1 860 étudiants, dont 20 % d'étrangers venus de 36 pays. Péché véniel pour le grand public, mais assez mal vu par le milieu universitaire et