A force de tarder à entrer vraiment en campagne en Ile-de-France, André Santini entretient le doute sur son envie d'en découdre avec l'autre candidat de la droite, le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé (UMP). Le placide député UDF reconnaît sans ambages qu'«on est venu [le] chercher» et qu'il a jusqu'ici cédé à la pression amicale de François Bayrou. «Je n'aime pas les scrutins de liste», dit-il, car la notoriété personnelle y compte moins que l'étiquette partisane. Or, Santini n'est pas un homme d'appareil, mais plutôt l'archétype de l'élu local, les deux pieds à Issy-les-Moulineaux, sa mairie des Hauts-de-Seine.
Ses amis s'activent pour l'inciter à dépasser son hésitation manifeste. Grand promoteur de sa candidature, Bayrou lui a présenté hier deux sondages qui le placent ô surprise ! devant Copé au premier tour et devant le président socialiste sortant, Jean-Paul Huchon, au second. De quoi requinquer Santini, qui affirme pourtant : «Je suis trop vieux pour me laisser manoeuvrer.» Huchon moque les sondages «bidonnés» de l'UDF et Copé les états d'âme de son concurrent : «Quand on a besoin d'un sondage pour se déterminer, c'est qu'on n'a pas toutes les armes avec soi. Et la principale, c'est la volonté.»
Aux petits soins pour son poulain, Bayrou va jusqu'à lui apporter de solides candidats sur un plateau. Outre l'avocate Corinne Lepage, qui va conduire la liste à Paris, le président de l'UDF a contacté Patrick Pelloux, le médecin urgentiste qui avait dénoncé