Toulon, envoyé spécial.
Jean-Marie Le Pen a un programme pour Paca : lui-même. 1 h 45 de prêche, mardi soir, à Toulon (Var), pour son premier meeting de campagne, et à peine quelques mots, deux ou trois minutes au plus, sur le programme qu'il mettrait en oeuvre s'il était élu, au printemps, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Son auditoire, d'ailleurs, ne réclame rien. 600 à 900 personnes sont venues pour le show. Le Pen y joue Le Pen, son meilleur rôle. Bateleur de foire, amuseur, commentateur politique façon café du commerce, prédicateur : il sait tout faire.
De 5 à 75 ans. Une vidéo en forme de diaporama ouvre le spectacle. Près du feu de cheminée, papy Le Pen, 75 ans, «venu de la terre par ma mère et de la mer par mon père», commente sa vie en déroulant l'album photo. On y voit le chef, de 5 à 75 ans, sous toutes les coutures. L'enfance du chef, la vie du chef, le chef jeune en bateau avec Tabarly, en mineur en Belgique, le chef en Indochine avec Miss Saigon, le chef poujadiste en 1955, décoré par le général Massu, avec Reagan et Hassan II, le chef sur une planche à voile avec ses muscles... Le culte de la personnalité est à son comble, avec un petit côté tournée d'adieux, sauf qu'il ne s'agit pas d'au revoir. «Les limites de l'effet Le Pen, on les verra quand on l'enterrera», prévient-il.
On sort de là, bien sûr, la peur au ventre. C'est fait pour. Tableau apocalyptique, avec des millions de Chinois à notre porte, prêts à envahir le pays, et cette société «q