Officiellement, «la décision n'est pas prise», assure la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie. Pourtant, selon nos informations, l'Elysée a tranché dans le sens des voeux de l'état-major de la Marine (Libération du 5 décembre), où «l'on ne boude pas son plaisir». Sauf coup de théâtre de dernière minute, les «dinosaures» du lobby nucléaire on les surnomme ainsi rue Royale ont perdu : le second porte-avions de la Marine nationale ne sera pas nucléaire.
«Symbole». L'écologie n'a pas grand-chose à voir dans cette décision. Pour les marins, l'argument est économique : un porte-avions à propulsion classique coûtera moins cher qu'un petit frère du Charles-de-Gaulle. Quant à l'Elysée, sa priorité était «politique», c'est-à-dire permettre une coopération avec le Royaume-Uni. «Quel symbole plus fort en matière de défense européenne qu'un porte-avions de conception franco-britannique ?» s'exclame-t-on à la présidence de la République. «Surtout en cette année du centenaire de l'Entente cordiale», l'alliance entre Londres et Paris conclue en 1904. «Ce sera le Titanic 2», rétorquent les adversaires du projet.
La décision de construire un second porte-avions est inscrite dans la loi de programmation militaire (2003-2008), pour une entrée en service en 2014. «Le Charles-de-Gaulle n'est disponible avec sa pleine capacité opérationnelle que 60 % du temps», explique-t-on dans la Marine. Or, pour rentabiliser ses avions, cette dernière doit posséder deux bateaux, afin que l'un soit di