Manifs rares et troupes maigrelettes, les associations anti-FN peinent à se mobiliser. L'ancien secrétaire national des Verts, Jean-Luc Bennahmias, le reconnaît sans ambages : «Les dernières manifestations et les derniers meetings à Nice, lors du congrès du FN au printemps, ou à Marseille lors de l'inauguration des locaux de campagne de Jean-Marie Le Pen à l'automne ont été des bides.» Ex-animateur du comité de vigilance contre l'extrême droite, Bennahmias sera lui-même candidat aux régionales et aux européennes dans la région Paca face au président du FN. A droite comme à gauche, certains s'attendent à un nouveau «coup de tonnerre» aux régionales de mars. En Provence comme ailleurs, tout se passe comme si le gigantesque non à Le Pen de 2002 n'était plus qu'un souvenir.
Le 25 novembre, le bureau national du PS s'est interrogé sur les conditions d'une remobilisation anti-Le Pen. Jean-Christophe Cambadélis, concepteur de la stratégie du «harcèlement démocratique», a lui-même reconnu que cette méthode «n'a pas eu les effets escomptés». Les cortèges qui dénonçaient sur le terrain chaque déplacement des figures de proue du FN n'ont pas endigué sa progression dans les urnes. «Comment lutter contre un parti qui fait des voix, mais reste invisible sur le terrain, se demande Jean-Luc Bennahmias. On doit alors se battre contre un électorat, et c'est beaucoup plus compliqué.» L'exercice est plus difficile depuis que Le Pen a atteint le second tour de la présidentielle. «Avant, Le Pen jo