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Les Français restent eurosceptiques.

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Ils souhaitent surtout des politiques économique et de défense communes.
publié le 19 janvier 2004 à 22h06

L'armée et l'économie. Telles sont les deux mamelles de la construction européenne, selon le premier volet de l'enquête Louis Harris-AOL-Arte-Libération-l'Express que nous publions aujourd'hui. Signe de la persistance d'un euroscepticisme prononcé, l'élargissement de l'Union européenne le 1er mai à dix nouveaux pays attise les craintes d'une opinion profondément divisée. L'élection d'un président de l'UE au suffrage universel ne convainc pas davantage. Et près d'un tiers des personnes interrogées se prononcent en faveur de «l'arrêt de la construction européenne» !

Il est cependant deux domaines dans lesquels les Français semblent placer de grands espoirs pour l'avenir de l'UE : l'élaboration d'une politique de défense commune, souhaitée par 79 % des personnes interrogées, et celle d'une politique économique commune, approuvée par 67 % d'entre elles. Des attentes d'autant plus fortes que, dans ces deux secteurs, les Etats européens ont manifesté leur criante impuissance lors de la guerre en Irak, puis de la récente suspension de fait du pacte de stabilité. Ardents défenseurs de la sauvegarde de la diversité culturelle du Vieux Continent, les Français préfèrent donc développer une conception fonctionnelle de l'UE. Une vision utilitariste qui se double cependant d'un acte de foi, puisque près de deux Français sur trois approuvent le principe de l'adoption d'une Constitution du type de celle mise sur les rails par VGE.

Pas sûr, pour autant, que cette amorce de prise de conscience