Jacques Chirac doit apprécier. Après avoir mis en place, en juillet 2003, une commission pour réfléchir à «l'application du principe de laïcité» et prononcé un discours solennel mi-décembre dans lequel il réclamait de légiférer sur le port des signes religieux à l'école, voilà que les députés UMP se rebiffent. Hier, Jacques Barrot, président du groupe à l'Assemblée, a annoncé que la liberté de vote serait laissée aux 364 parlementaires UMP lors de l'examen du projet de loi sur la laïcité programmée à partir du 3 février.
Critiques. Pour tenter de «sentir les choses», et sans doute essayer de dégager un semblant de consensus, il réunira ce matin le groupe. Luc Ferry, ministre de l'Education et auteur de la loi, viendra défendre son texte aujourd'hui devant la Commission des lois. Mais au final, rien ne devrait donc empêcher les députés de l'UMP de voter «en conscience» sur un texte qu'ils sont de plus en plus nombreux à critiquer, voire à rejeter (Libération d'hier). Hier soir, l'Elysée se refusait à tout commentaire, estimant qu'il s'agissait d'une «décision parlementaire». Mais nul doute que, dans les heures qui viennent, l'Elysée va mettre la pression sur ses relais à l'Assemblée.
Le trouble à droite s'est encore accentué après les manifestations du week-end contre la loi sur la laïcité. «Il y a ceux qui hésitent, et cette hésitation a trouvé une justification dans les manifestations de samedi, d'autres au contraire dont les convictions ont été renforcées par ces manifestati