EDF-GDF, SNCF, hôpitaux : après des mois d'accalmie, les organisations syndicales reprennent le chemin de la mobilisation. Sans inquiéter outre mesure le gouvernement. «Ce n'est pas une préoccupation», indique un membre du cabinet de Jean-Pierre Raffarin qui précise que la grogne des prochains jours n'a même pas été abordée lors des réunions autour du Premier ministre.
Pour Matignon, la diversité des revendications entre les différents secteurs limite l'effet boule de neige qui avait été observé au printemps autour des retraites et de la décentralisation. Un autre facteur rassure le Premier ministre : persuadé que sa cote de popularité est indexée sur la croissance, il croit dur comme fer à l'amélioration de la conjoncture prévue par les économistes. Et il espère qu'une reprise de l'emploi interviendra à temps pour lui éviter de nouveaux déboires avec la rue. Sa remontée dans les sondages lui laisse à penser que le pire est derrière lui.
Optimisme. En martelant son message sur le «social durable», Jean-Pierre Raffarin veut convaincre l'opinion qu'il s'attaque aux «problèmes de fond» comme ceux de la retraite et de l'assurance maladie. S'il sait qu'une grande majorité de Français ne lui fait guère confiance en matière de politique économique, il mise sur le volontarisme en matière d'emploi exprimé par Jacques Chirac lors de ses voeux pour faire patienter les mécontents au moins jusqu'aux élections du printemps.
Ce bel optimisme n'est pas partagé par l'ensemble du gouvernement. U