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Libération

La chute des «Kennedy du 78»

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Avant l'affaire actuelle, le maire de Mantes apparaissait dans deux dossiers.
publié le 21 janvier 2004 à 22h11

«Le département des Yvelines est une cathédrale, mais il s'en passe de belles...», soupire un élu. Plus discret que les Hauts-de-Seine, bastion sulfureux de l'ex-RPR, la terre d'élection de Pierre Bédier, mais aussi de Jacques Masdeu-Arus (1) et de Gilles Forray (2), affiche son lot d'affaires mêlant politique et justice. En octobre 2001, 73 élus, fonctionnaires et chefs d'entreprise, ont été jugés à Versailles pour des faits de corruption. En dix ans, 61 millions d'euros avaient été «distribués» à des élus par des sociétés en échange de marchés publics ! Presque un record.

«Peugeot-RPR». C'était l'ancienne génération, qui a observé, puis subi la montée des «Kennedy du 78», à leur tour inquiétés par la justice. Pierre Bédier et Jacques Masdeu-Arus ­ Gilles Forray a une carrière plus brève ­ ont débuté leur ascension à l'aube des années 80. «C'est la filière Peugeot-RPR», résume un observateur. Peugeot, chez qui Masdeu-Arus fut ingénieur. Peugeot, un des premiers clients de la société de communication DB2A, que Bédier a créée en 1981 avec Michel Delfau. Cet homme d'affaires de 70 ans, aujourd'hui soupçonné d'avoir corrompu ses amis, a joué un rôle décisif dès leurs premiers pas politiques. En 1983, il a financé ­ c'était alors légal ­ la campagne qui a permis au RPR de placer Masdeu-Arus à la tête de la citadelle communiste qu'était Poissy. Bédier a alors 26 ans. Il milite au RPR et profite du succès de son ami «Masdeu» pour devenir conseiller municipal. Le virus le prend. Il