Lille envoyé spécial
Il y a un an, Jean-Pierre Raffarin était l'invité d'honneur de l'assemblée générale du Medef qui se tenait à Tours (Indre-et-Loire). Hier, à Lille (Nord), c'est Valéry Giscard d'Estaing qui a fait sourire les chefs d'entreprise en racontant les malheurs de son projet de Constitution européenne. Si elle a été rejetée, le 13 décembre, c'est la faute du «Conseil européen». Aujourd'hui, assure-t-il, elle serait «mûre pour être adoptée». De quoi donner espoir au Medef qui, selon son président, veut en finir au plus vite avec le «flou des compétences européennes».
Un Premier ministre en 2003, un ex-Président en 2004. «On se demande ce qu'Ernest-Antoine Seillière va bien pouvoir nous trouver en 2005 !», s'est amusé un patron, ravi de voir son organisation se poser désormais en grand ordonnateur de réformes, dictant son plan de travail au gouvernement. «Entre le Medef qui porte la réforme, le syndicalisme réformiste et le gouvernement qui entame la réforme, on peut espérer un partenariat pour moderniser la France», a lancé Ernest-Antoine Seillière aux quelque 1 500 patrons présents. Avant de passer la main en 2006, il lui reste deux ans pour conforter la vénérable institution patronale, dont il a pris la tête en 1999, dans son rôle de machine de guerre au service de l'entreprise et de ses dirigeants.
En quatre ans, Seillière aura réussi à positionner le Medef au centre de tous les grands débats politiques. Comme référence, mais aussi comme repoussoir. «Certains pol