Pendant que l'Elysée appelle à la «mobilisation pour l'emploi», Matignon dégraisse. Les services du Premier ministre, qui regroupent le Commissariat général du Plan, la Délégation à l'aménagement du territoire (Datar), les Centres interministériels de renseignements administratifs (Cira), le Service d'information du gouvernement, (SIG), la Documentation française, et emploient plus de 2 000 personnes, se séparent discrètement «de plusieurs dizaines d'entre elles», selon un responsable CFDT, syndicat majoritaire à Matignon : «Nous ne pouvons pas les dénombrer précisément. Nous ne connaissons que ce qu'on veut bien nous rapporter.»
«Malaise». Depuis la fin de l'année dernière, le syndicat constate une accélération des départs : «Des contrats ne sont pas renouvelés. D'autres le sont pour des durées très courtes. La précarisation des personnels non titulaires s'amplifie. Les services du Premier ministre rompent, depuis quelques mois, avec la pratique de reconduction systématique des contrats d'agents non titulaires.» Les responsables syndicaux s'en sont émus directement auprès de Raffarin. A deux reprises, ils lui ont écrit. Lui rappelant notamment «l'exigence» formulée par Chirac de «moderniser le code du travail, donner des perspectives nouvelles au service public de l'emploi, renforcer l'accompagnement des jeunes, (...) favoriser le maintien dans l'emploi des seniors». Pas de réponse.
Les représentants des salariés devraient tout de même être reçus demain par Jean-Marc Sauvé, l