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Libération

Le budget des fonctionnaires géré comme une entreprise

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Une réforme envisage de s'inspirer des méthodes du privé dès 2006.
publié le 22 janvier 2004 à 22h13

C'est une réforme qui va changer en profondeur l'Etat, et la vie de trois millions de fonctionnaires. Ils devront bientôt apprendre les méthodes de gestion du privé, avec l'introduction de la «culture de la performance» et de la comptabilité analytique, qui permettent aux entreprises de faire des gains de productivité, le tout grâce à la modernisation de la procédure budgétaire de l'Etat.

Chambouler. Hier, Alain Lambert, ministre délégué au Budget et à la Réforme budgétaire, a présenté la nouvelle «maquette budgétaire» qui sera appliquée à la loi de finances 2006. Elle chamboule la présentation du volet dépenses de l'Etat : fini les 840 chapitres incompréhensibles et le vote des dépenses ministère par ministère, place à 32 «missions» du budget général, dont huit sont «interministérielles». Celles-ci sont elles-mêmes divisées en 126 «programmes», correspondant à de véritables politiques publiques, comme la sécurité, la défense, l'emploi, etc. De quoi clarifier l'utilisation de l'argent public. C'est ainsi que les budgets de la recherche, ventilés en pas moins de huit ministères, seront désormais regroupés en une seule mission baptisée «recherche et enseignement supérieur universitaire». On y retrouvera des crédits et des effectifs alloués aux universités, au spatial, à l'espace, à l'environnement, à l'industrie, mais aussi au militaire. Cette clarification doit permettre au gouvernement et au Parlement d'opérer de véritables choix. Au sein d'une mission, les crédits seront en