Merci Ferry. Jean-Pierre Raffarin voulait profiter, hier, de la bouffée d'air frais provoquée par l'arrivée de Nicole Guedj, sa nouvelle recrue (lire ci-contre). Raté. Il a passé la moitié du séminaire gouvernemental à recadrer le débat sur la laïcité. La discussion était programmée, mais elle a pris un tour plus vif après la polémique déclenchée par son ministre de l'Education nationale, mardi. Interrogé par la Commission des lois de l'Assemblée, Luc Ferry avait évoqué l'interdiction de turbans, bandanas et même de barbes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse. Une sortie maladroite, répétée le lendemain au Sénat, au moment où les tensions sur le sujet semblaient s'apaiser entre les parlementaires.
Soucieux de calmer le jeu, Raffarin a rappelé à ses troupes le principe de la loi, en expliquant qu'il ne fallait en aucun cas «laisser dériver le débat». «La loi est un signe fort pour défendre la valeur du pacte républicain. Il faut faire valoir le droit, mais la République doit rester ouverte.» Dans la foulée, Ferry a tenté de minimiser ses propos. «Nous sommes dans un contexte de mécontentement communautaire. Il ne faut pas laisser les salles de classe s'organiser en fonction de l'appartenance religieuse», a dit celui qui était jusqu'à très récemment hostile à une législation sur le voile. S'il a évoqué la «pilosité» et les «bandanas», c'est qu'il a voulu prévenir les détournements éventuels de la loi, a-t-il juré. Décidé à faire oublier sa gaffe, le ministre s