Le diagnostic est posé. Vendredi matin, le rapport du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie a été remis à Jean-François Mattei par son président, Bertrand Fragonard. La première étape de la réforme de la Sécu est officiellement terminée. La seconde, celle de la «concertation» avec l'ensemble des partenaires du système de soins, peut commencer.
Elle va rapidement se révéler beaucoup moins consensuelle que la première. Les réactions, qui se sont multipliées dès le rapport publié, donnent un avant-goût de ce qui attend le ministre de la Santé, qui doit, dès la première quinzaine de février, réunir tous les protagonistes pour une table ronde. «Il y a urgence parce que la situation financière est tendue, difficile», rappelait vendredi Bertrand Fragonard, qui estime que «le déficit est sur une tendance haussière de 2 à 3 milliards d'euros par an». Le déficit de l'assurance maladie est estimé à 10,6 milliards d'euros pour 2003. Il devrait atteindre 10,9 milliards en 2004.
Aucun des 53 membres du Haut Conseil ne remet en cause le travail réalisé dans ce rapport, au contraire. Les débats ont été «parfois complexes, riches», rappelle Bertrand Fragonard, mais «chacun a accepté de discuter avec son voisin». Se côtoyaient des gens représentant des intérêts contradictoires : patrons, syndicalistes, professions de santé, hôpitaux publics et privés, hauts fonctionnaires, parlementaires de droite et de gauche. «C'est quelque chose d'assez impressionnant quand on voit la diversité d