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Libération

Le ministre tance la Licra

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publié le 26 janvier 2004 à 22h18

«Il ne faut pas attiser les peurs. Il ne faut pas attiser les réactions des uns et des autres.» Samedi, Nicolas Sarkozy a sermonné Patrick Gaubert. Le président de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait dénoncé, lors du dîner de gala du 44e congrès de son mouvement, «le climat lourd de menaces» pour les juifs, en raison d'un antisémitisme «violent, décomplexé», alimenté par «certains partis religieux». Une allusion à peine voilée aux manifestations croissantes de judéophobie chez certains jeunes issus de l'immigration, et aux discours antisionistes flirtant avec l'antisémitisme de certains responsables associatifs comme Mohamed Latrèche, président du Parti des musulmans de France, dont la Licra demande la dissolution. «Beaucoup se sont posé la question et se demandent encore s'ils ne doivent pas, une fois de plus, faire leurs valises», a lancé Patrick Gaubert. En réponse, le ministre de l'Intérieur lui a reproché d'avoir tu la mobilisation «totale» des pouvoirs publics pour punir les auteurs de ces actes. «La meilleure des préventions est la certitude de la sanction», a-t-il dit, précisant qu'entre 2002 et 2003, il y a eu 36 % d'agressions antisémites de moins. «Chaque fois que cela sera nécessaire, la réponse de l'Etat sera à la hauteur de vos attentes», a-t-il ajouté. Enfin, Sarkozy a renvoyé Patrick Gaubert à son devoir de responsable associatif. Plutôt que de crier au loup au risque d'attiser les crispations communautaires, il faut «garder son calme»